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VERCINGETORIX
ET
LA GAULE AU TEMPS DE LA CONQUÊTE ROMAINE

Vercingétorix et l’indépendance gauloise, par M. Francis Mounier, 2° élit., Paris. 1875.

I
LA FORMATION DE LA NATIONALITÉ GAULOISE.


I.

Les études celtiques, trop longtemps négligées, ont repris faveur parmi nous. Il faut en chercher, sinon la cause, du moins l’occasion, dans les événemens qui se sont succédé depuis une vingtaine d’années. L’empire humilia notre libéralisme national en substituant avec une affligeante facilité les principes à peine déguisés du despotisme à ceux de la liberté. La guerre où il sombra, emportant avec lui la fortune de la France, infligea les coups les plus douloureux à notre fierté patriotique et nous contraignit brutalement à des aveux que nous eussions peut-être refusés obstinément aux enseignemens théoriques. Il n’y avait d’autre alternative que de nous soumettre passivement aux faits accomplis, que d’accepter notre déchéance, — ou bien de nous mettre sérieusement à l’œuvre pour réparer nos pertes. Grâces en soient rendues à notre bon tempérament national, c’est le second parti que nous avons pris. Mais l’une des conditions de notre relèvement, c’est de nous bien connaître, de nous rendre un compte exact de nos aptitudes, de nos