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LE
CARDINAL DE RETZ
ET
L'AFFAIRE DU CHAPEAU
D’APRES DES DOCUMENS INEDITS.

I.
LA NOMINATION AU CARDINALAT. — LA COUR DE ROME. — CORRESPONDANCE DE RETZ AVEC, L’ABBÉ CHARRIER[1].

Parmi les mille intrigues si compliquées de la fronde, l’affaire du chapeau du cardinal de Retz est une de celles qui offrent le plus vif intérêt. Dans l’action principale, elle forme une action à part, commedia in commedia, comme disent les Italiens; c’est un drame héroï-comique, souvent mêlé aux principaux événemens, et qui même parfois en devient la cause essentielle. C’est ainsi que, dans l’espoir d’obtenir de la reine sa nomination au chapeau, Retz, après avoir longtemps cabalé et conspiré, se rapproche de la cour, et, pour se créer des droits à la reconnaissance d’Anne d’Autriche, provoque l’arrestation du grand Condé. C’est pour se venger de ne pas avoir obtenu d’emblée le chapeau qu’il se fait le promoteur de la délivrance

  1. Voyez la Revue du 15 juillet.