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LES
PRISONS DE PARIS
SOUS LA COMMUNE

III.[1]


I. — LA MAISON DE JUSTICE.

La maison de justice, c’est la Conciergerie, la vieille geôle du Palais, relevant directement du procureur-général et dressant sur le quai de l’Horloge ses deux tours bien connues du peuple parisien. C’est, nous l’avons dit, une prison transitoire où l’on renferme les prévenus qui sont appelés à répondre devant la cour d’assises ou devant les chambres correctionnelles des crimes ou des délits commis par eux : on n’y fait jamais un long séjour ; on y arrive de Mazas, on la quitte pour la Santé, Sainte-Pélagie ou la Grande-Roquette. Cette prison, assez petite, ne comporte ordinairement qu’un nombre fort restreint de prisonniers et est séparée en deux parties distinctes : la section cellulaire et la section en commun, que l’on appelle vulgairement le quartier des cochers, parce que c’est là, dans un dortoir, dans un étroit préau, que ceux-ci subissent les peines insignifiantes auxquelles ils sont souvent condamnés par le tribunal de simple police. Le grand guichet est une vaste halle gothique, soutenue par des colonnes recevant la retombée des ogives de la voûte, et qui, traditionnellement du moins, fut la salle des gardes du roi saint Louis. La prison n’occupe qu’un rez-de-chaussée,

  1. Voyez la Revue du 1er mai et du 1er juin.