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L'ARCHIPEL
DES PHILIPPINES

III.[1]
L'INDUSTRIE, LE COMMERCE, LA SITUATION POLITIQUE.


I

Dans les colonies en général, il y a peu de manufactures, et les îles Philippines ne font pas exception à la règle. On a vu pendant vingt ans fonctionner à Manille une magnifique raffinerie de sucre dont la maison Cail avait fourni le matériel, mais elle vient de disparaître sans laisser de profit à ceux qui la créèrent. Il y a une fonderie anglaise ne livrant à la consommation que des produits insignifians, une fabrique à vapeur de cordages dirigée par des Américains, et c’est tout. Les appareils à distiller, à décortiquer, à broyer la canne à sucre, appareils que l’on commence à employer dans le pays, sont rares et de provenance anglaise et française.

La confection des cigares occupe 3,000 ou 4,000 ouvrières, celle des cigarettes un millier d’hommes. Les principales manufactures sont situées à Manille et dans la province voisine de Cavite. Les cigareras, nom que l’on donne aux femmes chargées de la manipulation des tabacs, sont divisées par ateliers, et chaque atelier est sous la surveillance d’une matrone. Lorsque les cigares sont mis en

  1. Voyez la Revue du 15 mars et du 15 avril.