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LA
POÉSIE POPULAIRE EN FRANCE
ET
LA VIE RUSTIQUE

I. Histoire du Lied, par M. Edouard Schuré, 2e édit., 1877. — II. Chansons populaires des provinces de France, par MM. Champfleury et Wakerlin, 1860. — III. Chants populaires du pays messin, recueillis par le comte de Puymaigre, 1865. — IV. Noëls et Chants populaires de la Franche-Comté, par M. Max Buchon, 1863. — V. Chants et Chansons populaires des provinces de l’ouest, par M. Jérôme Bujeaud, 2 vol., 1866.


I.

« La poésie populaire et purement naturelle a des naïfvetez et grâces, par où elle se compare à la principale beauté de la poësie parfaicte selon l’art, comme il se veoid ez villanelles de Gascoigne, et aux chansons qu’on nous rapporte des nations qui n’ont cognoissance d’aulcune science, ny mesme d’escripture; la poësie médiocre qui s’arreste entre les deux est desdaignée, sans honneur et sans prix. » — C’est Michel Montaigne qui écrivait cela au XVIe siècle, et depuis lors la poésie populaire n’a guère préoccupé nos grands écrivains, prosateurs ou poètes. Molière cependant goûtait la chanson de Ma mie et du roi Henry, et la préférait aux préciosités des faiseurs de madrigaux à la mode. Le plus humain et le plus original de nos poètes, avec La Fontaine, s’est seul souvenu dans