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LA
METAPHYSIQUE EN EUROPE
DEPUIS HEGEL

II.
UN PHILOSOPHE MISANTHROPE.

Nous avons raconté, dans un précédent travail[1], comment un hégélien de 1830, M. Rosenkranz, avait désiré voir Schelling à Munich en 1838, et combien, malgré ses préventions, il avait été subjugué et ému par la vue de ce grand homme, le contemporain de gloire de Goethe, de Schiller, de Fichte. Voyons maintenant quelle impression produisait le même Schelling trois ans plus tard sur un jeune homme, organe d’une nouvelle génération, et que le bruit du prochain cours de l’illustre philosophe avait attiré à Berlin. Écoutons M. Frauenstædt, et nous verrons tout un monde d’intervalle entre les deux.

« En 1841, nous dit-il, j’étais venu à Berlin pour apprendre cette philosophie de la révélation, si pompeusement annoncée comme une philosophie entièrement renouvelée, comme « devant étendre la conscience humaine au-delà de ses limites présentes, » et construire « une citadelle où la philosophie pourrait désormais s’établir avec sécurité. » Je payai mon frédéric d’or, et, après l’avoir

  1. Voyez la Revue du 15 avril.