Page:Revue des Deux Mondes - 1877 - tome 20.djvu/590

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’AFRIQUE CENTRALE
ET
LA CONFÉRENCE GÉOGRAPHIQUE DE BRUXELLES

Across Africa, by Verney Love Cameron, C.B. London 1877.

Au mois de septembre de l’an dernier, le roi des Belges avait offert dans son palais de Bruxelles une gracieuse et royale hospitalité aux présidens des principales sociétés de géographie de l’Europe et aux personnages qui par leurs voyages, leurs études ou leur philanthropie sont devenus les représentans de l’idée de la civilisation du continent africain. Dans la lettre d’invitation, le roi Léopold avait parfaitement défini la tâche de cette conférence. D’importantes et héroïques expéditions se sont faites dans l’intérieur de l’Afrique, soutenues par des souscriptions particulières. Ces expéditions, disait le roi, répondent à une idée éminemment civilisatrice et chrétienne : abolir l’esclavage en Afrique, percer les ténèbres qui enveloppent encore cette partie du monde, en étudier les ressources, qui paraissent immenses, en un mot y verser les trésors de la civilisation, tel est le but de cette croisade moderne, bien digne de notre époque. Jusqu’ici les efforts que l’on a tentés ont été faits sans accord; aussi le vœu se produit-il aujourd’hui de différens côtés que ceux qui poursuivent un but commun en confèrent pour régler leur marche, pour poser quelques jalons et délimiter les régions à explorer, afin qu’aucune entreprise ne fasse double emploi.

Souverain d’un petit pays, le roi Léopold II se trouve naturellement amené à porter ses regards sur les intérêts généraux du monde. Trop jeune encore pour être, comme son père, le conseiller de la