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SAMUEL BROHL

ET COMPAGNIE

DERNIERE PARTIE (1).

IX.

L’arrêt impitoyable prononcé par M"’*' de Lorcy chagrina M. Moriaz, mais ne le découragea point. Il estimait que, quoi qu’elle en pût dire, les précautions sont une bonne chose, que, s’il faut prendre son mal en patience, il n’est pas défendu de chercher à l’adoucir, qu’il est permis de préférer aux folies complètes les folies du genre tempéré, et un mauvais rhume ou une grippe à une fluxion de poitrine qui emporte le malade. — Le temps et moi, nous suffirons à tout, disait fièrement Philippe II. — M. Moriaz disait avec moins de fierté : Traîner les choses en longueur et consulter à tête reposée avec son notaire sont les meilleurs correctifs à un mariage dangereux qu’on ne peut plus empêcher. Son notaire, M. Noirot, en qui il avait toute confiance, était absent ; une affaire importante l’avait appelé en Italie. Il fallait attendre son retour et que jusque-là tout demeurât en suspens.

Dans le premier entretien qu’il eut à ce sujet avec sa fille, M. Moriaz la trouva fort raisonnable, très disposée à entrer dans ses vues, à accéder à tous ses désirs. Elle lui savait trop de gré de sa résignation pour ne pas l’en récompenser par un peu de complaisance ; au surplus, elle était trop heureuse pour être impatiente : elle avait gagné le principal de son procès, il lui ea coûtait peu d’être facile dans ce qui concernait les incidens.

[i) Voyez la Revue des P’ et 15 février, des i" et 15 mars. TOME XX, — 1’=' AVRIL 1877. 31