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LE JOURNALISME
AUX ETATS-UNIS

L’exposition universelle de Philadelphie, en inaugurant dans le Nouveau-Monde ces grandes fêtes de l’industrie dont l’Europe a pris l’initiative, nous a permis de juger des progrès accomplis par les États-Unis dans tous les domaines de l’activité humaine. On peut mesurer le chemin parcouru par cette nation, qui ne compte encore qu’un siècle d’existence, et le sentiment qui domine est celui de l’étonnement. Des critiques de détail ont pu être formulées ; mais, pour qui s’attache à la réalité des choses, les résultats obtenus sont ! prodigieux et de nature à faire réfléchir l’homme d’état et l’économiste.

Si l’on se reporte par la pensée à ce qu’étaient les colonies anglaises et à ce que sont les États-Unis aujourd’hui, on se demande quels puissans engins de civilisation ont pu favoriser, précipiter cet essor si rapide d’un peuple dont l’histoire, pour être courte, n’en est pas moins bien remplie, et à qui n’ont été épargnées ni les épreuves de l’adversité, ni celles, plus difficiles peut-être à supporter, d’une éclatante prospérité. L’exposition de Philadelphie a répondu à ces questions. En assignant à la presse à imprimer de Hoe la place d’honneur dans la galerie des machines, les commissaires américains ont voulu rendre hommage à cette force dont Napoléon Ier disait qu’elle était plus à redouter que des centaines de mille baïonnettes. Elle l’a prouvé aux États-Unis ; elle y est parvenue à un tel degré de puissance et d’influence, elle a, sous un régime de liberté complète, donné des résultats parfois si inattendus qu’il nous a paru utile de résumer ici l’ensemble de nos études et de nos observations personnelles sur le journalisme américain.

Cette histoire de la presse a été faite et bien faite pour la France