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Les deux hôpitaux des Enfans-Malades et de Sainte-Eugénie sont régis, au point de vue de la direction intérieure, par les mêmes règles que les autres établissemens hospitaliers. Les services administratifs et économiques sont concentrés sous l’autorité d’un directeur assisté d’un économe et d’un certain nombre d’employés. Quant au service médical, il est au contraire réparti entre plusieurs médecins et chirurgiens, qui sont entre eux sur le pied de la plus parfaite égalité. Depuis longtemps, il n’y a plus dans les hôpitaux ni médecins ni chirurgiens en chef. Les médecins et chirurgiens, qui doivent leur nomination au concours, se partagent entre eux les salles et les lits en nombre à peu près égal. À chaque service est attaché un interne qui demeure, en principe du moins, à l’hôpital, et qui, en dehors des heures des visites du médecin, a la responsabilité du service médical. Un pharmacien, les externes en médecine et les élèves en pharmacie complètent ce personnel, qui constitue une réunion d’élite au point de vue de la science et du dévoûment. Il est inégalement réparti entre les deux hôpitaux, en raison du nombre des lits. L’hôpital des Enfans-Malades, qui contient 518 lits, compte quatre services de médecine et deux services de chirurgie. L’hôpital Sainte-Eugénie, qui contient 345 lits, ne compte que trois services de médecine et un service de chirurgie.

Dans les salles de l’hôpital, qui comprennent toutes deux sections, celle des lits et celle des berceaux, nous allons retrouver les grandes divisions que nous avons indiquées tout à l’heure. Il y a d’abord la division fondamentale, qui est commune avec les hôpitaux d’adultes, en salles de médecine et salles de chirurgie, puis la division, spéciale aux hôpitaux d’enfans, plus critiquable et en tous cas plus critiquée, en salles de chroniques et salles d’aigus. Les salles de chroniques comprennent elles-mêmes deux divisions soigneusement séparées l’une de l’autre : les salles de teigneux et les salles de scrofuleux. Les salles de chroniques des Enfans-Malades sont très supérieures à celles de l’hôpital Sainte-Eugénie. On a employé à l’installation de ces salles un legs de 150,000 francs ; les deux pavillons nouveaux qu’on a construits et qui contiennent 160 lits ont reçu le nom du généreux bienfaiteur, M. Bilgrain. Ces services nouveaux, très complètement installés, comprennent, outre le dortoir, une salle assez vaste où les enfans qui ne sont pas alités déjeunent, dînent et jouent. Il serait bon que cette salle de récréation existât dans tous les services, aussi bien dans les services d’aigus que dans les services de chroniques. Le bruit et les jeux des convalescens sont une des choses qui fatiguent le plus les malades, et d’un autre côté l’atmosphère des dortoirs n’est pas favorable aux convalescens. L’utilité de cette salle se fait surtout sentir dans le service des enfans teigneux, Ces enfans, très valides du reste, remuans et turbulens comme tous