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LE
COMTE DE CAVOUR
ETUDE DE POLITIQUE NATIONALE ET PARLEMENTAIRE

I. Il conte di Cavour, ricordi biografici, par Giuseppe Massari, 1 vol. in-8o. — II. Discorsi parlamentari del conte Camillo di Cavour, raccolti e publicati per ordine della camera dei deputati, 12 vol. — III. Le comte de Cavour, récits et souvenirs, par M. W. de La Rive, 1 vol. in-8o, etc. — IV. Historia documentata della diplomazia europea in Italia, per Nicomede Blanchi. — V. Documens inédits, etc.

VI.[1]
CAVOUR ET L’UNITE DE L’ITALIE. — NAPLES ET ROME.


Une question se dégage naturellement de ce travail d’une pensée hardie aux prises avec une révolution nationale grandissante. Le comte de Cavour, fils de vieille race piémontaise, premier ministre du roi de Sardaigne, porte-drapeau de la maison de Savoie, avait-il dès l’origine l’idée de l’unité de l’Italie? S’il eût été un unitaire de préméditation, de fanatisme ou de système, il n’y aurait eu qu’un mazzinien de plus au-delà des Alpes, et l’Italie en serait probablement encore à chercher sa voie. Le secret de sa force et de ses succès fut justement au contraire d’avoir l’esprit le plus libre de préjugés et de fanatismes, de compter toujours avec la réalité, de mettre la politique, selon le mot de Napoléon, dans a le calcul des combinaisons et des chances. « Il n’avait qu’un point fixe, la réintégration

  1. Voyez la Revue du 15 mars, du 15 avril, du 1er juin, du 15 juillet et du 15 septembre.