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LA
CRISE ÉCONOMIQUE
EN ALLEMAGNE


I. Die Wirthschaftliche Crisis, von W. Œchselhaüser, Berlin 1876. — II. Rede des Reichstagsabgeordneten Bamberger, gehalten im deutschen Reichsverein zu Dresden, Berlin 1876. — III. Der Börsen- und Gründungsschwindel in Berlin, von Otto Glagau, Leipzig 1876. — IV. Die Industrie in Deutschland und Œsterreich, von Karl Thomas Richter (Jahrbuch für Gesetzgebung, Verwaltung und Rechtspflege des Deutschen Reichs), Leipzig 1876.

La France et l’Allemagne ont donné au monde, pendant ces dernières années, un spectacle inattendu. D’un côté, un pays écrasé par la défaite et condamné à payer une indemnité de guerre colossale se remet au travail avec ardeur, inspire confiance au monde entier, et, tout en déblayant les ruines de la guerre étrangère et de la guerre civile, devance les échéances fixées par un créancier impitoyable ; de l’autre, un pays passé d’un coup à l’état de première puissance du monde perd le sentiment du possible et du réel, se croit aussi riche qu’il est victorieux, spécule sur cette imagination, et s’aperçoit, après qu’il a distribué entre ses villes les trophées des batailles gagnées et accru encore sa formidable force militaire, que son industrie et son commerce sont compromis, son honneur même atteint par le scandaleux abus de l’improbité financière. Il est naturel que les Allemands aient fait d’amères réflexions sur ces désastres qui suivaient de si près leurs victoires, pendant que les Français trouvaient une sorte de compensation à leurs défaites dans