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courans d’air chaud ont été vaines. En résumé, ce mode de chauffage a été reconnu malsain et mauvais en principe.

Quant aux poêles montés dans les voitures, ils présentent des inconvéniens analogues au point de vue de la mauvaise répartition de la chaleur, qui est intolérable dans le voisinage de l’appareil, tandis que l’extrémité opposée de la voiture est à peine chauffée. Au surplus, on ne saurait les employer dans les voitures à compartimens séparés. En cas de collision ou de déraillement, ils deviennent très dangereux; il suffit de rappeler à cet égard l’accident arrivé le 24 décembre 1875 sur la ligne d’Odessa, où 107 soldats ont été brûlés dans l’incendie allumé par les poêles dans un train déraillé. Ajoutons que, si ce mode de chauffage est parfaitement accepté en Allemagne et en Suisse, l’essai qui en a été fait en France n’a pas été heureux : le public désertait les voitures qui contenaient des poêles.

On s’est ainsi trouvé conduit à éliminer les poêles, les calorifères, la vapeur et les briquettes, pour s’en tenir aux systèmes fondés sur l’emploi de l’eau chaude, que recommande tout d’abord la merveilleuse capacité calorifique de l’eau. On n’a pu décider encore s’il vaut mieux installer sur chaque voiture un appareil à circulation, alimenté par une chaudière placée sous la caisse du véhicule, ou bien se contenter de la bouillotte ancienne, en multiplier le nombre et en faciliter le renouvellement par des moyens mécaniques convenables. En tout cas, le conseil de la compagnie de l’Est a décidé, 1° que désormais les voitures de toutes classes composant les trains dont le parcours excède deux heures seraient chauffées, 2° que simultanément on mettrait en œuvre les deux modes d’emploi de l’eau chaude, c’est-à-dire que l’on construirait un certain nombre de thermo-siphons et qu’on étudierait les moyens de réchauffer rapidement l’eau dans les bouillottes mobiles. Il y a lieu en effet de perfectionner le procédé primitif qui consiste à vider les bouillottes pour les remplir de nouveau sous un robinet d’eau chaude, procédé emprunté à la pratique des ménagères frileuses. On peut par exemple réchauffer les bouillottes par l’injection de jets de vapeur, comme le fait la compagnie d’Orléans, ou par l’immersion rapide dans un bain d’eau à 100 degrés, En tout cas, les bouillottes fixes ou mobiles renferment la solution du problème, car une voiture dont chaque compartiment est garni de deux chaufferettes renferme 50 fois plus de chaleur dans ces chaufferettes seules que n’en renferme dans sa capacité entière une voiture simplement remplie d’air chaud. Dès l’hiver prochain, les compartimens de toutes classes des trains de grand parcours seront munis de chaufferettes à eau chaude, et la France n’aura bientôt, sous ce rapport, rien à envier aux autres nations.


Le directeur-gérant, C. Buloz.