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UN PROJET FRANÇAIS
DE CONQUÊTE DE L’EMPIRE OTTOMAN
AU XVIe ET AU XVIIe SIÈCLES.

I. Postel, la République des Turcs, 1560. — II. Lusinge, Histoire de l’origine, progrès et déclin de l’empire des Turcs, 1588. — III. La Noue, Discours politiques et militaires, 1587. — IV. De Brères, Discours abrégé des asseurez moyens de ruiner la monarchie des princes ottomans (sans date — V. Sully, les Économies royales (1634-1662). — VI. Michel Febvre, L’Etat prêsent de la Turquie, 1615; Théâtre de la Turquie, 1682. — VII. Jean Coppin, le Bouclier de l’Europe, 1686. — VIII. Du Vignau, État présent de la puissance ottomane, 1687. — IX. De la Croix, la Turquie chrétienne, 1695.

Au milieu de la préoccupation générale causée par les affaires d’Orient, l’idée nous est venue de faire un retour sur l’histoire de la Turquie et sur les rapports de cette puissance avec les divers états de l’Europe dans les siècles écoulés. Nous n’ignorions pas que depuis cinq cents ans la grandeur, puis la décadence des Ottomans, avaient inspiré aux peuples et aux hommes d’état d’Occident quelque curiosité et beaucoup de crainte. Sans doute, si l’on réussissait à mettre la main non sur de vulgaires déclamateurs, mais sur des témoins intelligens et bien informés, mille choses restées obscures seraient expliquées. On sait de quelle importance est l’ethnographie, cette science née d’hier, et dès aujourd’hui chargée de résoudre tant de problèmes en apparence insolubles, et même de réviser toute l’histoire. Or, sans ethnographie, la Turquie reste à l’état de mystère, presque de mythe. Et il ne suffit pas de connaître les races qui se sont partagé son territoire, il faut les suivre dans leur évolution continue, dans leurs transformations incessantes. Les témoignages