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alloué par le conseil-général, et avait été répartie entre 38,962 enfans. Malgré une réduction aussi importante dans le chiffre des secours, le nombre des abandons ne s’est élevé qu’à 2,106, en décroissance de 800 sur le chiffre de l’année 1874. Pour trouver un chiffre d’abandon aussi faible, il faut remonter jusqu’à l’année 1725, c’est-à-dire à une époque où la population de Paris n’excédait pas 600,000 habitans. L’explication de cette singularité apparente est dans l’effroyable désordre qui s’était introduit depuis plusieurs années dans la distribution des secours, dont la majeure partie allait à une toute autre destination que celle de secourir les filles-mères. Aussi est-ce avec raison que M. le rapporteur du conseil-général a traité de fantastique ce chiffre de 38,962 enfans entre lesquels les secours auraient été distribués. Une enquête vigoureusement conduite par l’administration préfectorale a amené la découverte de ces malversations, dont les auteurs ont eu à répondre de leur conduite devant la justice. Contenue dans des limites plus étroites et surveillée avec plus de soin dans sa répartition, la somme des secours distribués en 1875 n’a point produit des résultats moins fructueux. Cette répartition est en elle-même une opération très délicate. Elle est effectuée par l’intermédiaire du bureau des Enfans-Assistés, qui lui-même se renseigne par le moyen des visiteurs de l’Assistance publique. Il faut à la fois ne pas être dupe d’une misère affectée, ne pas se montrer non plus d’une exigence trop rigoureuse, et savoir à propos tantôt ouvrir et tantôt fermer les yeux. Aussi une grande latitude doit-elle être laissée aux distributeurs, et ce serait une erreur que de vouloir, ainsi qu’on l’a proposé, les renfermer dans des catégories étroites. Parfois un minime secours, qui aura surtout le caractère d’un encouragement moral, suffira pour déterminer une mère à conserver son enfant ; parfois au contraire il faudra, pour prévenir l’abandon, que le secours soit assez considérable et fréquemment renouvelé. C’est là une question d’appréciation qu’il faut laisser à l’expérience des distributeurs ; mais le contrôle au point de vue financier doit être sérieux, et il faut avoir au moins la certitude que la totalité du crédit ouvert profite à ceux auxquels il est destiné.

Les secours destinés à prévenir les abandons affectent trois formes différentes. Il y a d’abord le secours en argent, délivré directement aux filles-mères qui conservent et allaitent elles-mêmes leur enfant. C’est cette forme de secours qu’il faut tendre à multiplier, car l’expérience a établi que la mortalité pour les enfans élevés par leur mère est beaucoup moindre que pour ceux placés en nourrice, même par les soins de l’Assistance publique. Ces secours se divisent en secours uniques, qui varient de 5 à 20 francs, et secours mensuels, qui varient de 10 à 30 francs par mois, et sont