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LA
VIE DE PROVINCE EN GRÈCE

LA LOCRIDE DES OZOLES[1].

Dans un pays dont l’histoire est aussi riche que celle de la Grèce, le voyageur contemporain ne songe guère à trouver de site inexploré. Éclairé des travaux de ses devanciers, il vérifie, corrige ou complète des découvertes, et recueille encore lui-même, sur les chemins déjà battus, bon nombre de documens ignorés, oubliés ou incompris, qui font la fortune de son expédition. Des contrées entières échappent ainsi à notre observation, et l’on pourrait se refuser à croire qu’aujourd’hui encore, non loin de nous, dans le Levant européen, au milieu de ce pays qui a tenu si longtemps en éveil le monde de la politique et de la science, toute une province reste inconnue, non-seulement des étrangers, mais des Grecs eux-mêmes. L’ancienne Locride occidentale (épizéphyrienne), que les indigènes confondent avec la Phocide et l’Étolie sous le nom unique de Roumélie, n’est aux yeux de tous qu’un désert, où s’élèvent Naupacte et Amphissa, silencieuses oasis auxquelles le classement

  1. Voyez la Revue du 15 mars.