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LA PHILOSOPHIE
DES CAUSES FINALES

II.[1]
LA CAUSE PREMIERE


I

La philosophie des causes finales peut se résumer en deux questions : 1° le principe de finalité est-il applicable aux œuvres de la nature comme aux œuvres de l’homme ? 2° Comment faut-il concevoir le mode d’action de la cause finale dans les œuvres de la nature ? Sur le premier point, nous croyons avoir établi avec M. Janet, dans une première étude, que l’accord de la science et de la philosophie est possible, en ce que celle-ci, loin de contredire les explications de celle-là, les complète par l’adjonction d’un principe supérieur aux causes invoquées par la science. Sur le second point, nous voudrions montrer dans quelle mesure la science peut servir à rectifier et à préciser la doctrine des causes finales en la dégageant des abstractions et des fictions qui la rendent suspecte aux partisans des méthodes scientifiques. Ainsi peut-être arriverons-nous à faire voir comment la science et la philosophie tendent, par une coopération réciproque, à se rapprocher dans leurs conclusions définitives. Assurément l’heureuse révolution dont nous saluons les futurs résultats n’en est qu’à son début ; elle n’a pas encore changé les allures de la méthode scientifique et de la méthode philosophique au point de préparer une entente complète. A lire, même en ce moment, l’ardente polémique soutenue par les écoles du

  1. Voyez la Revue du 1er août.