Parmi les sciences aujourd’hui en faveur, il en est une qui est particulièrement attrayante, abondante en faits curieux, en révélations inattendues, en rapprochemens pleins d’intérêt : c’est la psychologie comparée. À toutes les époques où les relations nécessaires de la science et de la philosophie ont été comprises, cette étude parallèle des facultés de l’homme et de celles des animaux a captivé les esprits doués du génie de l’observation. Un peu négligée dans notre pays pendant ce siècle, elle renaît depuis quelques années. Science d’observation avant tout, il lui importe de rester le plus longtemps possible sur le terrain des faits, et d’ajourner les conclusions qui ont trait aux origines. Elle n’atteindra le but qui lui est propre qu’en y visant directement ; or elle s’en détourne quand elle se met à la suite, tantôt de ceux qui se déclarent satisfaits de la théorie de l’évolution, tantôt de ceux qui s’en effraient outre mesure.
En effet, le but immédiat de la psychologie comparée, ce n’est pas de savoir si l’homme descend ou non du singe, et si le genre animal tout entier dérive d’une vésicule germinative ; c’est de constater par l’observation quelles sont les ressemblances et les différences mentales qui existent entre l’homme et les animaux inférieurs. Voilà ce qu’il faut d’abord chercher, advienne ensuite que pourra. Par elle-même, cette recherche a son prix, et ce prix est