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LE
SALON DE 1876

LES IMPRESSIONNISTES, LES TABLEAUX DE GENRE ET LES PORTRAITS.


I

On avait dit d’avance beaucoup de bien du Salon, et personne n’ignorait que la direction des beaux-arts avait résolu d’augmenter le nombre des médailles. Cette mesure exceptionnelle, bruyamment annoncée, donnait beaucoup à penser. Les gens défians craignaient que le spectacle ne valût pas l’affiche et que le public ne fût trompé dans son attente. Il ne l’a pas été, il n’a pas eu de mécompte, il s’est déclaré satisfait. Le Salon de 1876 est un des plus riches que nous ayons eus depuis plusieurs années ; il renferme beaucoup d’œuvres intéressantes ou remarquables, dont quelques-unes sont tout simplement excellentes et font honneur à l’art de notre temps. Que peut-on demander de plus à un Salon ? Ceux qui veulent davantage n’ont qu’à s’en aller au Louvre ; ils y verront tous les chefs-d’œuvre qui sont nécessaires à leur bonheur. Il faut prendre les choses pour ce qu’elles sont, et les expositions annuelles de peinture et de sculpture ne seront jamais que le champ de foire des beaux-arts. On y trouve beaucoup de mélange, pas mal de pacotille, du clinquant, des paillettes, des crincrins et des mirlitons, des marchands d’orviétan et des joueurs de gobelets ; l’essentiel, est qu’on y trouve aussi d’honnêtes marchands et de bonne marchandise. Nous ne savons qu’y faire, nous aimons les foires, et il est