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moins caractérisés par le timbre que par l’étendue. La voix présente de si nombreuses variétés, elle est tellement personnelle que la classification portée trop loin resterait souvent indécise. Une cause de nuances infinies dérive de l’intensité des harmoniques ; forte, elle rend la voix éclatante, mordante ; faible, la voix douce, sombre. Dans le larynx même et dans la trachée-artère se fait une résonnance dont on n’a pu encore déterminer les effets. On doit les croire très notables chez les basses. Le fameux Lablache eût été un excellent sujet d’expériences pour les physiologistes.

Toutes les manifestations de l’appareil vocal bien constatées, l’explication de la naissance des sons de la parole et du chant obtenue, si l’on juge être en droit de s’enorgueillir de la science acquise, on éprouve encore dans l’état actuelle chagrin de ne pouvoir dire à quelles particularités de la conformation organique répondent les différentes voix. Lorsque d’après des preuves certaines il a été affirmé que le son éclate d’autant plus aigu que les lèvres vocales ont moins de longueur, il faut s’arrêter dans l’affirmation. On suppose volontiers le larynx plus volumineux chez les basses que chez les ténors, chez le contralto que chez le soprano, mais à s’y fier on tombe dans l’erreur. On ne devine ni l’étendue, ni la qualité de la voix d’après la vue de l’instrument. L’élasticité, la souplesse, la contractilité des tissus doivent exercer une énorme influence sur les sons glottiques ; le moyen d’apprécier en quelle mesure se manifestent de telles propriétés n’est à la disposition de personne.

Dès l’âge où le larynx est parvenu à son entier développement, la voix a pris son caractère. Aussi longtemps que subsistera l’activité de la jeunesse, elle le conservera sans modification très notable ; mais par l’exercice elle gagnera peut-être en intensité, elle pourra s’améliorer sous le rapport du timbre. Souplesse, agilité des organes s’acquièrent à la peine comme beaucoup d’autres biens. N’en trouve-t-on pas la preuve dans l’histoire de plus d’un chanteur ? Voilée, dure, affirme-t-on, était la voix de la jeune Marie Garcia ; ce fut un jour la voix délicieuse de la Malibran. En général cependant, les dons naturels de l’ordre physique se manifestent avant tout essai de culture. L’enfant ou l’adolescent doué d’un bel organe gazouille ainsi que l’oiseau pour s’amuser ; passe un ami de l’art, celui-ci écoute avec surprise ; charmé, séduit, il va promettre gloire et fortune à l’émule des pinsons et des fauvettes. Sans une