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fabriquerait, non comme la fausse monnaie qui ne contient qu’une partie du métal fin prescrit par la loi, mais fort correctes de poids et de titre. Ce seraient des pièces pesant bel et bien 25 grammes dont 900 millièmes seraient de l’argent fin. Pourvu qu’elles soient semblables aux pièces sorties de nos hôtels des monnaies, ce qui n’est pas difficile, il n’y aura aucun moyen de les distinguer, car les seules différences qui soient à la portée du public, et qui même pour un métallurgiste soient probantes, sont celles qui existent dans le titre et dans le poids. Ce sont le poids et le titre qui seuls font la valeur des pièces de monnaie et en règlent le cours. Le public accepterait ces pièces fabriquées hors des hôtels des monnaies, les receveurs des impôts feraient de même, forcément. Comment barrerait-on le chemin à cette irruption, si des spéculateurs la tentaient ? Y aurait-il un autre moyen que de démonétiser l’argent, à la manière des Anglais, au lieu de se borner pour quelques années à restreindre l’admission des pièces de 5 francs dans les paiemens à la somme de 100 francs ? On avisera selon les circonstances ; mais il ne faudrait pas dire que la crainte exprimée ici soit chimérique : ce genre d’industrie a été pratiqué. On a fait des piastres espagnoles correctes de poids et de titre pour les répandre en Chine, à cause de l’évaluation exagérée donnée par les Chinois à certaines catégories de ces pièces. On trouve à ce sujet des détails curieux dans un écrit de M. Natalis Rondot sur la Chine (article Pékin du Dictionnaire Guillaumin du Commerce et des Marchandises).


III

Revenons maintenant aux argumens et propositions des défenseurs du double étalon. M. Wolowski, remarquant le fait qu’avec le double étalon, interprété comme il convient par la fixité du rapport entre les deux métaux précieux, l’effet qu’on obtenait infailliblement était non point la circulation simultanée de l’or et de l’argent, mais bien la circulation successive, en a bravement pris son parti. Il y aperçoit, avons-nous dit, l’avantage d’avoir plus de stabilité dans la valeur des marchandises. Supposons un état qui soit au régime du double étalon, ainsi compris, aujourd’hui que l’argent baisse par rapport à l’or : cet état, dit M. Woloswki, sera moins éprouvé qu’un autre où l’on ne reconnaîtrait qu’à l’argent la qualité de monnaie. En effet, le nouvel argent qu’on introduirait dans le premier pays, pour le faire monnayer, y trouvant beaucoup d’or à remplacer, la masse de monnaie n’y augmentera pas notablement, malgré les grands arrivages d’argent, puisque chaque importation d’argent serait compensée par une exportation d’or, que ne manqueraient pas de faire les importateurs de l’argent. Le montant