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IVAN LE TERRIBLE
ET
LES ANGLAIS EN RUSSIE

M. Iouri Tolstoï : I. Anglia i eïa vidy na Rossiou v XVIe viéké, dans le Viestnik Evropy d’août 1875. — II. Pervyia sorok liet snocheniï mejdou Rossieou i Anglieiou, 1553-1593 (England and Russia), Saint-Pétersbourg 1875.

Dans le tableau du commerce européen avec la Russie, la France occupe le troisième rang, tant pour les importations que pour les exportations. Elle n’est primée que par l’Angleterre et l’Allemagne, c’est-à-dire la Prusse accrue des états de la confédération du nord. La supériorité de l’Allemagne s’explique par le voisinage, la facilité des communications, l’étendue des frontières qui la mettent en contact avec la Russie, et aussi par cette circonstance, que dans le chiffre des importations allemandes doivent figurer beaucoup de produits d’origine française. La supériorité des Anglais tient à un plus vaste développement de leur marine marchande, à une activité plus grande de leur industrie, à la variété infinie des produits qui, des cinq parties du monde, naviguent sous leur pavillon. Tandis que la France a repris l’avantage sur certaines nations dont les vaisseaux avaient précédé les siens dans les ports russes, sur la Hollande par exemple, dont le chiffre d’affaires avec l’empire des tsars est de moitié inférieur au nôtre, nous sommes restés en arrière des états britanniques. Les Anglais sont arrivés les premiers