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manquer d’être frappé de l’unité de vues, de l’énergie et de l’ensemble des affirmations qui se sont manifestées sur certains progrès à réaliser, notamment l’extension du nombre des bureaux de bienfaisance, l’organisation des secours médicaux à domicile, la création enfin de ressources spéciales pour les besoins de l’assistance. En s’attachant à l’étude particulière de ces trois questions, l’assemblée nationale ne céderait seulement pas à un sentiment universellement exprimé, elle serait assurée de préparer une œuvre pratique et féconde. » Ainsi le développement des bureaux de bienfaisance, la recherche du meilleur système d’assistance médicale pour nos campagnes, la création des ressources nécessaires à l’établissement de ces deux services sur des bases convenables, tel est le nouveau programme de la commission d’assistance. C’est également celui que nous poursuivrons dans ce travail.

Une statistique récente, publiée par le ministère de l’intérieur, et dressée par les soins de l’inspection générale des établissemens de bienfaisance, nous apprend qu’au 31 décembre 1871, date à laquelle ont été arrêtés tous les résultats de cette enquête administrative, il y avait 13,367 bureaux de bienfaisance légalement constitués[1]. Sur ce nombre, 12,723 avaient des ressources et fonctionnaient régulièrement, et 6M ne fonctionnaient pas, faute de ressources. Ces bureaux sont très inégalement répartis sur le territoire. Ainsi la Seine compte autant de bureaux que de communes, le Nord 631 bureaux sur 661 communes. Les départemens qui viennent ensuite, le Pas-de-Calais, les Basses-Pyrénées, le Calvados, la Seine-Inférieure et Seine-et-Oise, ne comptent plus guère qu’un bureau sur 2 communes environ, résultat encore fort satisfaisant. Par contre, il y a des départemens où les bureaux sont extrêmement clair-semés. La Corse n’en a que 5 pour 364 communes, les Pyrénées-Orientales 12 sur 231 communes, l’Allier 19 pour 317 communes ; puis le Cher, le Finistère, la Creuse, le Morbihan, l’arrondissement de Belfort, qui ne comptent pas 1 bureau pour 10 communes en moyenne.

Il existe encore en France un arrondissement tout entier, celui de Céret, qui, pour 43 communes, n’a pas un seul bureau de bienfaisance. Il y a encore 6 villes chefs-lieux d’arrondissement qui en sont dépourvues : Forcalquier, Puget-Théniers, Nyons, Céret, Prades et Albertville. Sur 2,865 chefs-lieux de canton, 534 n’avaient pas de bureau en 1871. On voit que des centres de population d’une certaine importance sont privés d’établissemens de ce genre ; en revanche, des communes très faibles en sont pourvues ;

  1. Ce nombre s’élevait à 13,545 le 1er juillet dernier. On sait qu’il y a aujourd’hui en France 35,989 communes.