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et pratique, mathématiques), ou enfin theologico-philosophicum (latin, grec, hébreu, histoire, philosophie théorique et pratique).

Le principe de la publicité des examens oraux, qui est la meilleure garantie de justice, mais qui présente aussi ses dangers, est tempéré en Suède par une institution tout à fait particulière : ce qu’on appelle les tentamina. Les étudians qui connaissent bien l’une des matières de l’examen demandent au professeur compétent à être interrogés sans publicité. Le professeur se rend compte, en faisant un grand nombre de questions, du niveau exact des connaissances du candidat et lui donne une note. Arrive le jour de l’examen public et officiel : le candidat n’est plus interrogé que pour la forme, parfois même il ne l’est pas du tout ; les examinateurs lui donnent les notes dont il a été jugé digne dans le tentamen. Il ne faut pas toutefois laisser écouler un temps trop long entre le tentamen et l’examen : la note laudatur (très bien) vaut pendant une année, un simple approbatur vaut pendant six mois. Si l’on attend davantage, il faut courir les chances de l’examen public. Le professeur reste pourtant libre dans tous les cas d’interroger sérieusement, s’il a des doutes dans l’esprit ; mais en fait le candidat est à peu près assuré de conserver sa note. Les grades académiques que l’on peut acquérir dans chaque faculté sont ceux de candidat, licencié et docteur.

Les études médicales peuvent s’achever dans les universités, mais la plupart des étudians, après avoir pris le grade de candidat, viennent travailler à Stockholm. Il existe en cette ville une école de médecine, l’institut Carolin, qui pour les cliniques et les dissections présente plus de ressources que les facultés d’Upsal ou de Lund, Stockholm ayant une population douze ou quinze fois plus considérable que Lund ou Upsal. Dix ans environ après leur entrée à l’université, les étudians en médecine deviennent licenciés et sont autorisés, comme tels, à exercer leur profession. Pour devenir docteur, il faut soutenir une thèse ; mais souvent le roi ou même la faculté dispense de cette formalité.

Dans la faculté de droit, il y a deux lignes à suivre. Les étudians qui aiment le droit pour lui-même ou bien qui ont l’ambition de succéder un jour à leurs professeurs peuvent subir des épreuves théoriques, au moyen desquelles ils s’achemineront vers le doctorat en devenant successivement candidats et licenciés ; mais la plupart étudient le droit dans un intérêt purement pratique et pour s’ouvrir certaines carrières. Ceux-ci subissent des examens professionnels (embetsexamina) au nombre de deux : les aspirans à la magistrature se soumettent à des épreuves écrites et orales sur le droit civil et criminel, militaire, maritime, la procédure, etc. ; les