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— Ce que j'en dis ?… — Il hésita. L'œil du Juif suivit le sien et s'illumina d'un fin sourire. — Elle sera ma femme, elle et nulle autre ! s'écria Valérien avec feu.

— Enfin ! Dieu soit loué ! murmura l'heureux créancier ; vous parlez comme un livre. Voici le premier acte de la comédie. Dans un mois la noce !

III.

Le soir du jour où Valérien était allé à Kosciolka et y était tombé amoureux fou, selon l'opinion de Weinreb, les quatre Juifs réunis au cabaret viciaient une bouteille de vin de Hongrie à la santé de M. Kochanski, de Mlle Hélène, du vieux Festenburg et de toute sa maison, mais d'abord à la leur.

Le lendemain, Sonnenglanz se mit à la recherche des nombreux créanciers, et Smaragd à réparer de son mieux Baratine.

Sonnenglanz, considéré comme un modèle d'éloquence pratique par ses bavards coreligionnaires eux-mêmes, traita miraculeusement la question des dettes, s'attachant à satisfaire toutes les parties de telle sorte que chacune d'elles eût un profit réel. Voici comment il s'y prit : nous choisissons pour exemple sa visite au propriétaire Krapolski, lequel réclamait deux mille ducats à Valérien, bien que Sonnenglanz sût pertinemment qu'il n'en avait prêté que mille. Son unique but semble être d'abord de plaindre le vieil avare. — Hélas ! lui dit-il avec une sympathie touchante, vous perdrez votre argent. — Fiévreuse inquiétude de Krapolski. — Après de longs préambules : — À votre place, j'accepterais douze cents ducats. — L'Harpagon se débat quelque temps, puis finit par accepter treize cents ducats. Là-dessus Sonnenglanz vient en se rengorgeant retrouver Valérien. — Je lui ai arraché votre billet moyennant quatorze cents ducats, vous en gagnez six cents. — En effet, tous ont gagné à ce marché, l'avare trois cents ducats, Valérien six cents, et le Juif lui-même cent ducats, qui seront payés avec le reste des dettes par la fiancée de M. Kochanski, bien que la pauvre fille ne se doute pas seulement de l'existence de celui-ci, encore moins de sa brûlante passion et du mariage qui, pour les quatre Juifs rusés, est déjà un fait accompli.

L'arrangement de la propriété se fit avec la même rapidité merveilleuse. Malgré le rude hiver polonais, Smaragd travailla sans relâche à la sueur de son front ; cinquante manœuvres, paysans, journaliers, maçons, tapissiers, nettoyèrent la cour et les dépendances, rendirent le château habitable, le tout aux frais du Juif, qui ne se contenta pas de réparations, car le salon fut pourvu d'un mobilier neuf, voire d'un piano, les murailles se garnirent de tableaux, on