total peut atteindre 1 m,80 sans que le tirant d’eau à vide s’accroisse sensiblement, c’est-à-dire que le mouillage de 2 mètres permet d’augmenter le chargement de 35 pour 100 environ sans que le marinier ait à payer en plus autre chose qu’un léger surcroît de frais de traction. Toutefois on ne peut agrandir d’une façon démesurée les dimensions des canaux; il en résulterait de trop fortes dépenses d’établissement ou des difficultés d’alimentation. Tout considéré, M. Krantz propose d’adopter partout le type des bons canaux du nord, soit 5 m,20 sur 40 mètres au moins pour les écluses et 2 mètres pour le mouillage. Dans ces conditions, qui permettent à la batellerie d’employer des péniches ayant une capacité utile de 250 à 300 tonnes, les transports se font avec économie, l’expérience le prouve. Cependant sur les rivières un peu larges, où la place et l’alimentation ne font jamais défaut, il est bon de doubler, lorsqu’on le peut sans trop de frais, les dimensions des écluses, en sorte que plusieurs bateaux les franchissent en même temps.
Il faut de nouveaux réservoirs sur les canaux à point de partage afin de mieux assurer l’alimentation, par quoi l’on évitera les chômages prolongés, qui, dans la situation actuelle, arrêtent parfois la batellerie pendant des mois entiers. Il convient d’établir des ports partout où le commerce en réclame, de les relier aux gares des chemins de fer en vue de favoriser les transports mixtes à bas prix, de les garnir d’un outillage perfectionné qui permette une prompte manutention des marchandises. Le halage, abandonné presque partout à l’industrie privée, se fait tantôt par des chevaux, tantôt à bras d’hommes, sans que le marinier soit toujours certain de trouver à un prix raisonnable le moteur dont il a besoin : il est indispensable de l’organiser. Telles sont les principales améliorations que réclament les voies navigables que nous possédons déjà; tant pour les canaux que pour les rivières canalisées, M. Krantz en évalue la dépense à 151 millions sur l’ensemble du réseau.
En ce qui concerne les voies nouvelles dont l’objet est de compléter les grandes artères de la navigation, on peut tout au moins en dresser ainsi qu’il suit le devis approximatif. Laissant de côté la ligne de la Saône à la Meuse, que les départemens de l’est, réunis en syndicat, subventionnent par une combinaison financière dont il sera question tout à l’heure, M. Krantz montre que le bassin de la Seine réclame une somme de 54 millions, tant pour ouvrir un canal de grande ceinture autour de Paris que pour donner à la Seine un mouillage de 3 mètres entre Paris et Rouen. Il y a 101 millions à dépenser dans le bassin de la Loire pour les deux lignes principales d’Orléans à Redon avec embranchement sur Tours, et de