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LA
GUERRE CIVILE
EN AMÉRIQUE

PRISE DE LA NOUVELLE-ORLEANS [1]

La Nouvelle-Orléans était la plus importante de toutes les cités de la confédération, tant par sa population, qui s’élevait à cent soixante-dix mille âmes, que par sa position sur le cours inférieur du Mississipi. Elle ne possédait dans ses murs qu’un nombre insignifiant d’esclaves, treize mille environ, mais elle était le principal entrepôt de toutes les riches plantations de coton et de canne à sucre qui s’élevaient sur les deux rives du Mississipi, et qui étaient exclusivement exploitées par le travail des nègres. Aussi ses habitans, profondément divisés par l’origine et la langue, avaient-ils toujours été unanimes pour soutenir la cause esclavagiste depuis qu’elle jouait le premier rôle dans les affaires politiques de la république, et ils n’avaient pas été des moins ardens à lever en 1861 l’étendard de la sécession. Un bon nombre d’entre eux avaient combattu vaillamment sur le champ de bataille du Bull-Run. Si la

  1. La Table de la Revue, publiée récemment a fait connaître à nos lecteur les remarquables travaux que M. le Comte de Paris lui a donnés pendant son exil. Nous devons aujourd’hui à son ancienne bienveillance la communication de l’intéressant récit qu’on va lire, et qui fait partie des nouveaux volumes qui vont paraître prochainement chez l’éditeur Michel Lévy.