Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 8.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ETUDES
SUR
LES TRAVAUX PUBLICS

LES RIVIÈRES ET LES CANAUX DE LA FRANCE.

I. Cours de navigation intérieure. — Fleuves et Rivières, par M. H. de Lagréné, ingénieur des ponts et chaussées, Paris 1869-73. — II. Rapports sur la navigation intérieure faits au nom de la commission d’enquête sur les chemins de fer et les voies de transports, par M. Krantz, membre de l’assemblée nationale, 1872-74.


II.[1]
L’AVENIR DE NOS VOIES NAVIGABLES, LES TRAVAUX A FAIRE.


I

Il est vraisemblable que la navigation fluviale remonte en France aux temps les plus reculés et que même, à défaut de bons chemins, — il n’y eut guère de routes carrossables avant la fin du XVIIIe siècle, — nos aïeux faisaient porter bateaux à des cours d’eau qui sont classés maintenant comme flottables tout au plus. Si peu d’activité qu’eût le commerce au moyen âge, il se faisait déjà de gros transports. La construction des grandes cathédrales exigeait d’immenses quantités de matériaux provenant quelquefois de carrières éloignées, et dont le charroi par les voies de terre eût été trop lent, trop onéreux, souvent même impraticable. Les rivières, fussent-elles soumises à des alternatives de crues et de sécheresses qui arrêtaient Les mariniers la moitié du temps, étaient alors des chemins tout

  1. Voyez la Revue du 15 février.