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la truffe, végétal indépendant, et la galle, production morbide ou simple modification de tissu d’une autre plante, sera donc ruiner dès la base le système de la truffe-galle ; d’autres argumens non moins décisifs compléteront cette facile défaite.

Qu’est-ce qu’une galle ? En bornant à dessein la définition aux galles par excellence, dont la substance spongieuse ou solide loge dans son intérieur la progéniture d’un insecte, on peut voir dans les productions des hypertrophies de tissu provoquées dans un organe végétal par l’action mécanique ou le virus irritant d’une tarière ou d’un aiguillon d’insecte. Par une merveilleuse loi d’évolution qui n’est pas encore appréciée à sa valeur dans la morphologie ou doctrine des formes des êtres ou des organes, la figure générale et la structure interne de ces galles sont définies pour chacune d’elles d’une manière précise. Ce sont de véritables pseudo-morphoses aussi régulières, aussi arrêtées dans leur composition interne que le sont les fruits, les graines ou tel autre organe complexe d’un végétal. Qu’on prenne pour type de galle la noix de galle d’Alep, si employée dans la teinture, ou la galle ronde et légère qui vient sur le pétiole des chênes blancs, on y verra, comme l’a si bien montré M. Lacaze-Duthiers, sous des cellules épidermiques, une zone spongieuse de cellules à grands méats remplis d’air, puis un noyau de tissu scléreux (dur) formé de cellules linéaires et rayonnantes : c’est la couche protectrice de l’habitant de la galle ; enfin sur la paroi même de la cavité centrale un tissu lâche et riche en fécule, provision de nourriture mise juste à la portée de la larve, dont elle assure la nutrition, comme la zone aérifère en assurait la respiration. Dans tout cela, pas de traces de germes reproducteurs : une organisation complexe, définie, une admirable adaptation des moyens au but, mais rien qui permette de faire de la galle un être à part, ni même un organe normal de la plante ; chimiquement le tannin, la cellulose, la fécule, les matières hydrocarbonées, dominent dans cette structure appelée à nourrir un être chez qui l’élément graisseux l’emporte sur l’élément azoté.

Qu’est-ce d’autre part que la truffe ? Même en la prenant toute formée, alors que son mycélium générateur a disparu sans laisser de traces, une simple coupe de ce prétendu tubercule y dévoile toute l’organisation interne d’un champignon. Sous l’écorce rugueuse et noire, comme ciselée en verrues pyramidales, la peau présente un réseau de veines blanchâtres se dessinant sur le fond bistre, noirâtre ou violacé d’un tissu plus compacte que celui des veines. Celles-ci représentent les coupes d’anfractuosités étroites, plissées comme les circonvolutions d’un cerveau, et dont les parois, appliquées l’une contre l’autre, sont tapissées de cellules