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LES RELATIONS DE LA FRANCE
SUR
L'EXTREME SUD DE L'ALGERIE

Rendant compte de l’expédition entreprise en 1872 sur El-Goléah, dans le sud de la province de Constantine, le général de Lacroix faisait remarquer dans son rapport au gouverneur-général que des points les plus éloignés du Sahara, d’In-Çalah même, nous étaient venues des protestations d’amitié. « Notre influence, disait-il, s’étend donc aujourd’hui jusqu’à plus de la moitié du chemin de la mer à Timbektou. » — Il nous a paru intéressant de suivre les explorations qui ont été tentées dans cette direction depuis dix ans, et d’étudier quels sont aujourd’hui nos rapports avec l’extrême sud de l’Algérie au point de vue des relations à établir.

Un commerce important a longtemps existé entre l’Algérie et le Soudan par les oasis du Sahara : les produits du centre de l’Afrique venaient alors sur les marchés du Tell. Depuis la conquête, ce courant a quitté son ancien lit ; se détournant de la colonie, il s’est dirigé à l’est et à l’ouest, vers Tunis et Tripoli, au profit des entrepôts anglais de la Méditerranée et de l’Océan : Malte et Gibraltar. Arrivées à In-Çalah dans le Touât, les caravanes se séparent pour prendre l’une des deux routes nouvelles. Pourtant In-Çalah, tête de ligne du transit soudanien, n’est qu’à 400 kilomètres de notre frontière, au-delà de laquelle les routes sont exemptes de dangers pour les personnes et les marchandises. Il y a donc pour l’Algérie un intérêt de premier ordre à ramener le commerce du sud dans sa direction primitive. Aussi les tentatives ont-elles été nombreuses, et l’initiative des particuliers a égalé la sollicitude du gouvernement. Reconnaissances des routes qui se dirigeaient vers ces