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dans la vallée du Jiul, le district de Soutchava et celui de la Dembowitza, à Comanesti, dans le district de Bacao, même une houillère que l’on a commencé à exploiter. Malheureusement la difficulté des transports a rendu l’exploitation le plus souvent impossible. Au reste, ce ne sont là que des découvertes du hasard, car il n’a pas encore été fait d’exploration géologique du pays assez complète pour déterminer l’importance réelle de l’ensemble des ressources minérales, encore presque généralement négligées à l’exception du sel gemme, dont le gouvernement s’est réservé le monopole. Les salines de ce pays, exploitées très anciennement déjà, peuvent rivaliser en richesse avec celles de la Galicie. Les mines de sel gemme en plein rapport sont celles d’Okna en Moldavie, de Téléga et de Slanik dans le district de la Prahova, et d’Okna-maré, dans la Petite-Valachie. Quant à l’exploitation du sel marin, l’état, l’ayant trouvée trop dispendieuse, l’a jusqu’à présent laissée aux particuliers. Mentionnons aussi les puits de pétrole, plus ou moins abondans dans tous les districts de montagnes. M. Th. Foucault pense que, si cette exploitation, dont on ne s’est encore occupé que dans la région des salines, recevait tout le développement dont elle est susceptible, la Roumanie pourrait, avec ses sources de pétrole, approvisionner l’Europe entière. Signalons enfin, parmi les produits de la même formation, l’ambre de la vallée de Bucéu, de couleur brune, avec une grande variété de nuances, passant du jaune orange ou rougeâtre au noir, le plus estimé et qui se paie fort cher.

Le climat varie naturellement selon l’altitude et la situation des lieux. Les vallées des Carpathes sont abritées, tandis que rien ne protège la plaine contre les vents froids qui viennent y fondre de l’Oural et des steppes de la Russie, à travers la Bessarabie et la Mer-Noire, et dont l’influence explique la rigueur des hivers sous une latitude aussi méridionale. Les étés au contraire sont chauds et secs. La sécheresse, qui devient funeste à la végétation quand elle se fait sentir dès le mois d’avril et de mai, arrive même quelquefois au point où l’herbe ne pousse plus et les eaux baissent considérablement. Le printemps est précoce, l’automne ordinairement long et beau. Si les pluies de printemps sont favorables à la moisson, celles de septembre et d’octobre ne profitent pas moins aux céréales d’hiver et au regain des pâturages. Les variations de la température, dans le cours de l’année entière, oscillent généralement entre 38 degrés et — 17 degrés du thermomètre centigrade; mais les extrêmes dans les deux sens vont au-delà de ces limites. Les accidens du climat les plus funestes à l’agriculture sont, outre la sécheresse, les froids trop intenses, les inondations, en mars surtout, la grêle et les ouragans. Les chasse-neige aussi ne laissent pas d’être parfois dangereux pour les hommes et les troupeaux. Sans