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LES ETABLISSEMENS
DE CHARITE ET DE CORRECTION
A NEW-YORK

L’ASILE DES IVROGNES, l’HÔPITAL DES FOUS, LE PENITENCIER.</

En quittant les quais de l’Hudson sur l’un de ces immenses steamers qui jettent comme un trait d’union entre la grande métropole des États-Unis et les havres de Newport, Fall River, Providence, d’où l’on gagne en une couple d’heures Boston, on entre tout d’abord dans la rivière de l’Est. Sur un côté se déroule l’Ile-Longue, Long Island où est assise Brooklyn avec ses nombreuses églises et sa population qui dépasse 500,000 âmes ; sur l’autre apparaît toujours New-York. Bientôt on salue une série de petites îles qui, sortant du lit de la rivière même, s’élèvent à une faible hauteur au-dessus de l’eau comme de gracieuses oasis couvertes de prairies et de jardins. Ces nids de verdure tranchent heureusement avec l’aridité relative des berges du côté où s’étend New-York. Au milieu et sur les bords des îles, de distance en distance, se profilent des édifices solidement bâtis, d’un style sévère, les uns en brique rouge, les autres en pierre de taille et même en granit. Les lieux devant lesquels le voyageur vient de passer sont les îles de Blackwell, Ward et Randall, la première de forme très allongée, les deux autres au contour arrondi. Les principaux édifices qu’elles portent, dont quelques-uns sont à moitié cachés par les arbres, sont l’hôpital de charité, l’asile des aveugles, le pénitencier, la maison