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classes d’une société organisée sous la protection d’un pouvoir stable, d’un souverain conscient des besoins de son temps et de son pays !

Est-ce à dire toutefois qu’il n’y ait point d’ombres au tableau flatteur que nous venons de présenter ? A défaut d’autre l’enseignement, l’histoire du passé, et d’un passé trop récent, commanderait des réserves. En particulier la reconstitution du crédit de l’Autriche date de trop peu de temps pour fournir les preuves d’une solidité semblable à celle du crédit français ; les ménagemens les plus minutieux sont encore de rigueur. Sans parler de l’état spécial des finances de la Hongrie, qui exigent plus que des soins ordinaires et appellent d’énergiques remèdes, celles de l’Autriche, cette année même, nécessitent un redoublement de prudence. L’exercice 1875 marquera-t-il le commencement d’une nouvelle ère de difficultés et de déficits ? ou bien l’amélioration constatée dans les années précédentes reprendra-t-elle sa marche un moment ralentie ? Le tout dépendra certainement non pas tant de la conduite intérieure du gouvernement lui-même que d’événemens étrangers auxquels il serait plus ou moins contraint de s’associer. En un mot, si l’Autriche a tant gagné dans ces dernières années de calme, la guerre, quel qu’en fût l’objet, ne remettrait-elle pas en question tous les résultats acquis ? C’est par l’affirmation de la nécessité d’une paix indispensable à l’Autriche, comme à nous-mêmes, que nous voulons conclure.


BAILLEUX DE MARISY.