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LA
HAUTE-ALSACE
AVANT L'ANNEXION

Notes pour servir à l’histoire de l’industrie cotonnière du département du Haut-Rhin, par M. A. Penot (Bulletins de la Société industrielle de Mulhouse, avril et mai 1874).

S’il est une de nos provinces qui, plus largement que les autres, ait initié le public aux incidens de sa destinée locale, c’est assurément la Haute-Alsace. On dirait que, dans le pressentiment de calamités prochaines, elle a voulu laisser des témoignages multipliés de son attachement à la France et de ses regrets d’en être séparée. Incorporée la dernière, elle a tenu à mettre hors de doute les bons effets de cette incorporation. Pour cela, elle s’est montrée dans son plus beau jour, a ouvert ses livres de comptes et ses ateliers, divulgué jusqu’au secret des perfectionnemens auxquels elle devait en partie sa fortune. Cette générosité était en même temps le plus juste des calculs. La Haute-Alsace, en se révélant ainsi, s’appuyait sur la notoriété, qui ne trompe jamais ceux qui s’y confient hardiment, et c’est encore aujourd’hui à la notoriété qu’elle s’adresse en faisant, avec M. A. Penot, un dernier retour vers le passé. Il ne s’agit plus, comme naguère, de calculer ce qu’elle nous apportait d’activité et de richesse ; il s’agit de savoir d’une manière précise ce que nous avons perdu en la perdant. Personne mieux que M. Penot ne pouvait donner aux termes de ce problème une solution satisfaisante.