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L’ORIGINE DES CROYANCES
RELATIVES
À LA VIE FUTURE

I. Early history of Mankind, par B. Tylor, Londres 1871. — II. A critical history of the doctrine of a future life, par William Rounseville-Alger, New-York, 1871. — III. Primeval Man, par le duc d’Argyll, Londres 1870. — IV. L’Homme avant l’histoire, par sir John Lubbock, trad. par M. Barbier, Paris 1867. — V. Les Origines de la civilisation, par le même, trad. française, Paris 1873. — VI. Les Pionniers français dans l’Amérique du Nord, par Parkman, trad. française de Mme la comtesse de Clermont-Tonnerre, Paris 1874.

Dans la science comme dans la politique, notre époque est décidément peu clémente aux prétentions du droit divin. Il n’y a pas bien longtemps encore, peu de gens contestaient que l’homme n’eût été établi par Dieu même souverain de tous les êtres qui l’entourent : l’origine sacrée de cette royauté rencontre aujourd’hui de véhémens et nombreux adversaires. Pour en rechercher les titres, on fouille curieusement les archives du genre humain ; on éventre les cavernes à ossemens de la Dordogne et des Pyrénées, les tas de coquillages des côtes du Danemark, les tumuli de partout ; on bouleverse les couches du diluvium, des terrains quaternaires et tertiaires, et l’on ne trouve plus, nous dit-on, à la place de l’Adam biblique ; rayonnant de beauté, d’intelligence, qu’un troglodyte microcéphale, aux appétits de brute, sans famille, presque sans langage, condamné, pour ne pas périr, à une lutte de tous les instans contre les grands pachydermes, et tenant sa royauté précaire d’un couteau de silex ou d’un harpon d’os. Puis, à défaut de documens