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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.



14 novembre 1875.

Voilà donc la grande question tranchée, voilà un pas de plus vers la solution définitive des problèmes constitutionnels, vers la réalisation complète du régime du 25 février. La bataille engagée sur le système d'élections, sur l'organisation du suffrage universel, s'est dénouée au profit du scrutin d'arrondissement contre le scrutin de liste. C'était, vrai dire, une lutte décisive peut-être pour l'avenir des institutions nouvelles et dans tous les cas dès ce moment pour l'existence du Une majorité de 31 voix, — 357 contre 326, — a donné raison au gouvernement et à ceux qui soutenaient avec lui le système de uninominale. Ce n'est encore sans doute qu'une seconde lecture, la loi ne deviendra irrévocable qu'après une troisième épreuve. On peut cependant considérer dès aujourd'hui le résultat comme non-seulement parce qu'une assemblée ne revient guère sur des décisions de ce genre, mais en outre parce que le vote a eu lieu dans des circonstances qui ne peuvent qu'en rehausser la portée. Le scrutin d'arrondissement avait le désavantage de se présenter sous la forme d'un amendement, d'avoir pour adversaire la commission chargée de préparer la loi. De plus la question ministérielle, sans cesse agitée quelque temps, pouvait compliquer et compromettre la question d'élection. À la dernière heure enfin la gauche a cru devoir offrir aux timorées le refuge commode du scrutin secret, toujours propice aux capitulations inavouées. Tout cela n'a rien fait, et dans un temps où la constitution elle-même n'a passé d'abord qu'avec le bénéfice d'une voix, la majorité d'hier est certes plus que suffisante pour mettre désormais hors de cause le système de représentation par arrondissement.

Dès le premier instant du reste , il a été visible que tout l'intérêt de la loi électorale se concentrait sur ce point unique, devenu un objet de