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que ces intermittences se présenteront toujours sous les mêmes aspects : au contraire il est plus naturel de penser qu’elles sont les signes précurseurs d’un changement d’état plus radical.

D’après M. Faye, la phase solaire, la période d’éclat et d’activité d’un astre, commence, quand la surface de la masse gazeuse incandescente s’est refroidie assez pour qu’il y ait précipitation de nuages liquides ou solides susceptibles d’émettre une vive lumière. C’est ainsi que se forme la photosphère du nouveau soleil. À partir d’un certain moment, les phénomènes de la photosphère peuvent revêtir un caractère oscillatoire. L’équilibre de la masse gazeuse est d’abord troublé par les pluies de scories qui descendent et par les vapeurs qui s’élèvent, absolument comme l’équilibre de notre atmosphère est troublé par la circulation de l’eau sous ses trois états ; puis, quand cet échange entre la surface et l’intérieur commence à être gêné par l’envahissement des scories, on voit se produire des phénomènes éruptifs, des cataclysmes périodiques, dont la conséquence est une recrudescence d’éclat rapide, mais passagère. À chaque effondrement de la photosphère épaissie correspond un afflux subit de gaz incandescens venus de l’intérieur ; c’est ainsi que s’explique l’éclat périodique des variables. Enfin ces alternatives ne se présentent plus que par saccades, pour cesser à la fin complètement. Les étoiles nouvelles ne sont probablement que des étoiles variables à leur déclin, n’offrant plus que de rares conflagrations avant de s’éteindre d’une manière définitive par voie d’encroûtement. C’est pourquoi les phénomènes de ce genre ne se produisent que dans les astres d’un éclat déjà faible, et n’aboutissent jamais à doter le ciel d’une belle étoile de plus.


IV.

Le résultat le plus important des recherches d’analyse spectrale au point de vue de la cosmogonie, c’est ce fait, désormais hors de doute, que parmi les nébuleuses non résolubles en étoiles un grand nombre est formé de matière cosmique diffuse à l’état de gaz incandescent. Ce sont là sans doute des soleils futurs, des soleils surpris dans leur devenir. Nul télescope ne pourrait les décomposer en étoiles. D’autres nébuleuses au contraire, qui à première vue semblent absolument de même nature, finiront par être résolues en amas stellaires ; le spectroscope nous le garantit dès à présent, en attendant que le pouvoir optique des lunettes soit assez fort pour réaliser cette analyse.

C’est ainsi que se trouve confirmée l’hypothèse hardie que William Herschel avait formulée sans pouvoir encore en fournir les preuves. Le grand astronome anglais était convaincu que les nébu-