Un grand écrivain du XVIIIe siècle croyait pouvoir affirmer que les Français n’avaient pas le génie épique. Les découvertes de nos érudits lui ont donné tort : la Chanson de Roland, la Bataille d’Aliscans et près de cinquante autres poèmes assurent au contraire à la France du moyen âge le premier rang parmi les nations épiques. Ces œuvres remontent à une époque où notre pays, tout hérissé de châteaux-forts, peuplé d’une noblesse demi-barbare et toujours en armes, était revenu à un état social assez semblable à celui qui dans la Grèce d’Homère donna naissance à la poésie héroïque. La découverte d’une épopée byzantine paraîtra plus surprenante La civilisation hellénique du Xe siècle semble un terrain favorable à de telles productions : elles naissent ordinairement dans les sociétés