Quand on embrasse l’ensemble des travaux historiques qui remplissent depuis plus de cinquante ans la carrière de M. Mignet, on s’aperçoit que l’attention de l’illustre maître s’est concentrée principalement sur deux grandes époques de l’histoire moderne, le XVIe siècle et la révolution française. En 1822, M. Mignet, tout jeune encore, publie son Essai sur les institutions de saint Louis, où s’annonce un penseur du premier ordre ; une quinzaine d’années plus tard, il lit à l’Académie des Sciences morales et politiques deux importans mémoires, le premier sur la conversion de la Germanie barbare au christianisme, le second sur la formation territoriale et politique de la France depuis le XIe siècle jusqu’aux dernières années du XVe ; enfin de 1835 à 1842, poursuivant sa vaste enquête sur les négociations relatives à la succession d’Espagne, il y trouve l’occasion d’un jugement définitif sur la politique extérieure de Louis XIV ; mettez à part les quatre ouvrages que nous venons de rappeler, tous les autres écrits signés du nom de M.