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KIEF
ET
LE CONGRES ARCHEOLOGIQUE

Le mois d’août 1874 a été plus fécond pour la science russe qu’on n’aurait pu l’attendre d’un mois de vacances. Le 4 août avait lieu à Moscou, sous la présidence du conseiller intime Hamburger et par les soins du directeur, baron de Bühler, l’ouverture des nouvelles archives. On sait que dans l’ancienne capitale des tsars se conservent les papiers des affaires étrangères antérieurs à l’année 1800, tandis que les documens postérieurs, qui se rapportent à la politique moderne de la Russie, forment les archives de Saint-Pétersbourg ; mais à Moscou le dépôt des affaires étrangères renferme, outre les papiers diplomatiques des grands-princes et des anciens tsars, des documens qui ont trait à l’administration intérieure et à l’histoire intime de la cour. On a voulu donner à ces précieuses archives, monumens du lointain passé russe, un palais digne d’elles, assez vaste pour répondre à la pensée libérale qui veut les rendre accessibles aux travailleurs. A grands frais, on a restauré l’ancien hôtel des boïars Narychkine, du sang desquels est sortie Nathalie, la mère de Pierre le Grand. On s’est étudié à conserver à ce vieil édifice son originalité première tout en lui donnant le confortable d’une installation moderne. Isolé du quartier environnant, protégé contre la contagion des incendies par une vaste cour et par des jardins qu’entoure une massive et archaïque balustrade de pierres et de briques blanchies, il semble à l’abri de toutes les catastrophes. Les voûtes massives, un peu basses, de ses salles de pierre sont une autre garantie. A l’entrée du palais, une inscription sur carton peint, que remplacera bientôt une plaque de marbre, annonce que, « par