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LES
COURS SOUVERAINES
DANS L’ANCIENNE FRANCE

LA CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS.

Chambre des Comptes de Paris. — Pièces justificatives pour servir à l’histoire des premiers présidens (1506-1791), publiées par M. Arthur de Boislisle. Nogent-le-Rotrou, 1873.

L’histoire des cours souveraines dans l’ancienne France touche à un grave problème qui pèsera longtemps encore sur les consciences françaises, et qui, parmi nos trop nombreuses vicissitudes, ne se présente que trop souvent avec un intérêt sans cesse renouvelé à notre sérieux examen. La France pouvait-elle éviter la tourmente révolutionnaire ? Pouvions-nous entrer en possession, sans des ébranlemens si durables et des excès si funestes, de ce que contenait d’honorable et d’heureux l’essor de 1789 ? S’est-il fait en ce sens, dans les temps qui ont précédé, des tentatives intelligentes et généreuses ? Les cours souveraines, parlemens, chambres des comptes, cours des aides, auraient-elles pu, chefs et organes des classes moyennes, former avec l’ancienne noblesse une alliance sensée, lui survivre au besoin, et opposer aux velléités d’absolutisme royal une puissante barrière, à l’abri de laquelle la vieille France eût vu s’édifier et nous eût transmis une constitution, fidèle expression de son génie, protectrice de tous les intérêts, perfectible et capable de