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LES
OBSERVATOIRES ANGLAIS

L’Astronomie pratique et les observatoires en Europe et en Amérique, par MM. C. André et G. Rayet. — Ire partie, Angleterre. — 2e partie, Écosse, Irlande, colonies anglaises. Paris 1874 ; Gauthier-Villars.

L’astronome royal d’Angleterre possède un dossier fort curieux renfermant des lettres qui lui ont été adressées par des personnes de toute condition et dans lesquelles on lui demande son prix pour tirer un horoscope. De telles naïvetés n’empêchent pas que l’Angleterre ne soit un des pays où le goût de l’astronomie pratique est le plus répandu, et aussi celui où l’on rencontre le plus grand nombre d’observatoires publics ou privés. Ce sont surtout les établissemens de cette dernière catégorie qui pullulent dans le royaume-uni, attestant par leur nombre et leur importance la popularité de la plus sublime des sciences. On compte aujourd’hui dans les îles britanniques quarante observatoires, et quinze dans les colonies anglaises ; c’est le quart du total que fournit tout le globe, car il y a en Europe quelque chose comme cent vingt établissemens qui méritent plus ou moins ce nom, et environ deux cents dans le monde entier. La France n’y figure que pour un très petit contingent ; mais il n’en a pas toujours été ainsi.

Sur les cent trente observatoires qui existaient dans les cinq parties du monde vers la fin du siècle dernier, la France en possédait à elle seule une trentaine environ, dont les travaux ont marqué dans l’histoire des progrès de la science. Nous avions à Paris, en dehors de l’Observatoire de l’Académie, dont la direction était héréditaire dans la fa- mille des Cassini, dix ou douze observatoires secondaires, et dans le nombre plusieurs qui étaient célèbres. Il y avait l’observatoire de la