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IMPRESSIONS
DE VOYAGE ET D’ART

VII.
SOUVENIRS DU LYONNAIS.


I. — LA COLLINE DE FOURVIERES. — LE PAYSAGE DE LYON. — LE TOMBEAU DU MARÉCHAL DE CASTELLANE.

Ma première visite à Lyon a été pour Fourvières; aussi bien était-ce commencer par le commencement. Lyon naquit sur cette colline, qui lui a donné son nom, Lucii dunum, et c’est ce premier Lyon qui à son tour a donné à la colline son nom moderne. Ici s’élevait en effet un magnifique forum, édifié sous Trajan, et qui dura jusqu’à la fin du VIIIe siècle, mais qui, perdant avec le temps, la ruine et l’abandon, son éclat et sa gloire, finit piteusement, après s’être appelé du plus grand nom de l’empire, par s’appeler le forum vetus, fore viel, d’où par corruption Fourvières. C’est d’ici que Lyon est descendu pour s’étendre entre la Saône et le Rhône, et sur les rives des deux fleuves, à peu près comme la Rome moderne est descendue de ses collines pour s’étendre sur la plaine du Champ de Mars; mais c’est à ce seul détail que se borne la ressemblance. Autant Rome a conservé de marques de son antique grandeur, aussi peu Lyon a retenu de souvenirs de sa célébrité. Quelques vestiges d’aqueducs encore visibles sur la terrasse de l’observatoire Gay, — au quartier Saint-Irénée, une crypte où furent déposés à l’origine les corps de saint Pothin et de ses compagnons en apostolat et en martyre, voilà tout ce qui reste aujourd’hui debout