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seul revint à Saint-Malo le 16 mars 1769. — Dans l’ordre chronologique, nous rencontrons maintenant le célèbre navigateur anglais James Cook, qui, dans son premier voyage en 1768 sur l’Endeavour, était accompagné des naturalistes Banks et Solander et de l’astronome Green. Les collections de plantes conservées par Banks et mises à la disposition de tous les botanistes contemporains ont contribué puissamment aux progrès de la science des végétaux. Dans son second voyage sur l’Adventure et la Resolution en 1772, Cook avait embarqué Wales comme astronome, et comme naturalistes les deux Forster père et fils. Au Cap, il accueillit à son bord le botaniste suédois André Sparrman.

Le roi Louis XVI aimait et connaissait la géographie. Les voyages de Cook l’avaient vivement intéressé ; il ne voulut pas que la France restât en arrière de la Grande-Bretagne dans le champ des découvertes maritimes. Un voyage autour du monde exécuté dans le double dessein de faire des reconnaissances géographiques et de nouer des relations commerciales avec des pays peu connus fut décidé. Le roi annota lui-même le projet de campagne qu’il avait fait rédiger, et désigna le comte de La Pérouse comme chef de l’expédition : il lui confia le commandement des frégates la Boussole et l’Astrolabe. Lamanon et Jean Mongez s’embarquèrent comme naturalistes. Les frégates mirent à la voile le 1er  août 1785. Après une navigation de trente mois le long des côtes d’Amérique et d’Asie, les navires étaient arrivés à Botany-Bay en Australie. Les dernières dépêches portaient la date du 7 février 1788. Depuis ce moment, on n’eut plus de nouvelles de La Pérouse. Un-décret de l’assemblée constituante du 9 février 1791 ordonna une expédition pour aller à sa recherche. D’Entrecasteaux eut le commandement des frégates La Recherche et l’Espérance portant une véritable commission scientifique composée de Beautemps-Beaupré, hydrographe, La Billardière, botaniste, Deschamps et Riche, zoologistes, et Lahaye, jardinier. D’Entrecasteaux ne réussit pas dans sa mission ; le sort de La Pérouse resta inconnu, mais les publications de La Billardière firent connaître pour la première fois l’étrange végétation de l’Australie et des îles voisines. Riche mourut, âgé de trente-cinq ans seulement, à son retour en France, sans avoir pu rapporter ses collections, saisies à Java par les Hollandais, avec lesquels nous étions en guerre en ce moment. En 1800, le directoire organisa l’expédition du capitaine Baudin avec les navires le Géographe et le Naturaliste, afin de mieux reconnaître les côtes d’Australie, visitées déjà par d’Entrecasteaux, et rechercher de nouveau les traces de La Pérouse. Pérou, Leschenault de La Tour, Lesueur, étaient les naturalistes, et Bernier l’astronome de l’expédition, qui revint en 1804, rapportant des collections dont Cuvier a fait ressortir le nombre et l’importance.