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LA
RUSSIE ÉPIQUE

LES CHANSONS DU CYCLE DE VLADIMIR.

I. A. P. Hilferding, Onéjeskia byling (Bylines de l’Onéga), Pétersbourg 1873.— II. Kiriéeyski, Piesni sobrannyia, Moscou 1868-73. — III. Rybnikof, Piesni sobrannyio, Moscou et Pétersbourg, 1861-1867. — IV. Oreste Miller, Ilia Mouromets i bogatyrstvo Kievskoe (Ilia de Mourom et les héros de Kief), Pétersbourg 1870. — V. L. Maïkof, O bylinokh Vladimirova tsikla (les Bylines du cycle de Vladimir), Pétersbourg 1863.

Les études sur les bylines ou chansons épiques de la Russie ne datent guère que des premières années du siècle. En 1804 parurent les Anciennes Poésies russes ; la base de cette publication était un recueil manuscrit attribué à un certain Kircha Danilof et formé, vers le milieu du XVIIIe siècle, de chansons recueillies parmi les ouvriers des établissemens métallurgiques appartenant à Procophii Demidof. Ces chansons eurent alors un grand succès de nouveauté : beaucoup de Russes firent pour la première fois connaissance avec les héros de l’épopée kiévienne, avec le gracieux prince Vladimir, l’intrépide Dobryna, Ilia de Mourom et autres pourfendeurs de dragons. En 1818, on fit une seconde édition plus complète du recueil de Kircha Danilof : elle comprenait soixante pièces de poésie au lieu de vingt-cinq[1]. Dès ce moment, l’attention des savans fut tenue en éveil. On se rappela que dans plusieurs provinces circulaient parmi

  1. A Leipzig, en 1819, parut un petit recueil intitulé Fürst Wladimir und dessen Tafelrunde, alt-russische Heldenlieder. Cet opuscule anonyme, apparemment composé par un Allemand établi en Russie, comprend, outre des traductions allemandes de Kircha Danilof, certaines pièces dont les originaux russes ne se retrouvent plus.