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L’AVENIR DE LA MARINE FRANÇAISE




LE DÉCUIRASSEMENT, LA GUERRE DE COURSE, LA RÉDUCTION DU PERSONNEL.




I. La Marine d’aujourd’hui, la guerre d’Italie et les institutions nécessaires, par M. le vice-amiral Jurien de La Gravière, 1873. — II. La Question du décuirassement, par M. le vice-amiral Touchard, 1872. — III. La Marine cuirassée, par M. P. Dislère, 1873. — IV. The naval Prospects of France, — the american Navy, Colburn’s Magazine, 1872.




C’est une vérité aujourd’hui banale que la France est le pays où la routine conserve l’empire le plus durable, où les idées justes et nouvelles ont le plus de peine à se faire jour. Ce défaut est d’autant plus sensible en ce qui touche notre marine de guerre que nous sommes généralement ignorans des choses de la mer, et que le public manque des informations les plus nécessaires pour raisonner sainement sur un sujet dont il ne peut apprécier que l’ensemble, dont il ne comprend que les généralités. L’opinion en est encore aux idées qui prévalaient en 1861, quand l’Angleterre, comme le dit un écrivain de ce pays[1], « s’éveillant à la réalité, constata qu’elle était dépassée par son ancienne rivale, et se mit résolument à l’œuvre, appliquant ses immenses ressources à la création de cette flotte cuirassée aujourd’hui sans pareille dans le monde. » Le rôle que nos marins ont si dignement rempli dans la dernière guerre, à

  1. The naval Prospects of France, Colburn’s Magazine, septembre 1872.