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LES
MINES DE DIAMANS
DU CAP

Les champs diamantifères du Cap, que l’on exploite depuis cinq ou six ans, sont situés sur la limite de la colonie du cap de Bonne-Espérance et des états libres du fleuve Orange[1], à environ 1,200 kilomètres de Cape-Town, par 29 degrés de latitude sud et 23 degrés de longitude est, à une altitude moyenne de 1,800 mètres. Ils appartenaient d’abord à la république de l’Orange ; mais, dès que la richesse extraordinaire de ces gisemens fut bien établie, le gouvernement anglais se rappela tout à coup qu’il était cessionnaire des droits d’un ancien chef cafre dont ces terrains devaient faire partie. Il s’en empara en dépit des protestations énergiques de la république hollandaise, qui en 1871 offrait loyalement de soumettre la question à l’arbitrage de l’empereur d’Allemagne. Le gouvernement du Cap s’y refusa, et garda les mines malgré le résultat des arpentages, qui ne lui était pas favorable.

On ignore la manière dont ces mines ont été découvertes ; les uns en attribuent la connaissance première à des chasseurs d’éléphans, d’autres disent qu’un diamant trouvé parmi les déjections d’une autruche donna la première idée de faire des recherches dans les environs, d’autres encore qu’un propriétaire, ayant vu un gros diamant entre les mains d’un de ses bergers hottentots, s’informa d’où il venait, et que l’homme lui montra l’endroit où il l’avait ramassé sur la terre. On raconte aussi qu’un fermier, après avoir enduit sa cabane de boue pour en boucher les fentes, vit apparaître des points brillans qui étaient des diamans. Ces versions et bien

  1. Oranje Vrij Staat, république hollandaise.