s’il est nombreux, peut attendre en plein air, dans une cour pavée; les employés expéditionnaires sont dans une vieille remise, où l’on a tant bien que mal agencé un plancher en bois pour leur éviter le contact glacial des pierres ou de la terre nue ; le bureau du chef de service a une fenêtre en guise de porte, grâce à un double escabeau, on peut y pénétrer; à peine trouve-t-on la place nécessaire pour ranger les volumes; l’espace laissé aux employés est plus qu’insuffisant. Ne pouvait-on déléguer un prêtre à la surveillance de ces volumes et installer le service à l’hôtel des Invalides, où du moins la place ne manque pas et où l’on aurait pu mettre à la disposition des agens de l’Hôtel de Ville un local convenable et à l’abri du froid? Le bureau de l’archevêché ne relève sur les registres des paroisses que les actes dont les particuliers lui demandent une expédition. A mon sens, c’est là un tort, et ce service gagnerait à être étendu. Tous les actes devraient être copiés d’office et transmis au bureau central de la Bourse; là, on les rangerait par ordre de date et de catégorie; quant aux doubles, qui seraient nombreux et feraient emploi superflu avec les actes que l’on aurait déjà reconstitués, on les livrerait au greffe du tribunal de première instance, qui, aux termes de la loi du 20 septembre 1792, doit posséder et garder une copie de tous les registres de l’état civil.
Le greffe n’est pas resté oisif; il a fait preuve de bon vouloir, car c’est la préfecture de la Seine qui doit faire exécuter la copie à laquelle il a droit. Les salles du Palais de Justice où il avait enfermé les registres étaient situées au rez-de-chaussée; les forts volumes reliés, pressés les uns contre les autres, se sont carbonisés et n’ont point été dispersés par le vent ou par l’effondrement des planchers comme ceux de l’Hôtel de Ville, qui étaient fort sottement placés dans les combles[1].
Tous ces registres qu’on a pu sauver, qu’on a pu arracher à l’inintelligente brutalité des ouvriers chargés de déblayer les ruines du Palais de Justice, ont été pieusement recueillis par M. Rathelot, chef du bureau de l’état civil au tribunal de première instance. Or, entre les mains d’un homme perspicace et dévoué, les épaves de l’incendie ont été un véritable trésor; il s’est dit que, puisque l’on restituait les palimpsestes d’Herculanum, il serait peut-être possible de restituer aussi les actes dont toute trace n’avait pas été détruite. Une dif-
- ↑ Dans la reconstruction des annexes de l’Hôtel de Ville destinés à contenir les archives et par conséquent les pièces de l’état civil, on retombe dans la même faute, et c’est encore dans les combles qu’on juchera les registres. Il est cependant élémentaire de réserver au rez-de-chaussée les salles où le public vient incessamment faire des recherches, et il est puéril de les mettre à un cinquième étage : on croit conjurer tous les inconvéniens inévitables en remplaçant l’escalier par un ascenseur; il serait humain et prévoyant de s’opposer à un tel projet; il n’est que temps de le modifier.