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LA
QUESTION MONETAIRE

LE DOUBLE ETALON.

Il y a une question que nos malheurs nous ont fait perdre de vue, et qui a cependant une grande importance ; elle reparaît aujourd’hui avec une certaine intensité : c’est celle de la monnaie, ou plutôt du double étalon monétaire. La France, depuis plusieurs années, a préparé tous les travaux qui peuvent conduire à la solution de cette question. En 1867, au moment de l’exposition universelle, elle réunissait une commission internationale composée des hommes les plus compétens de chaque pays et dirigée avec talent par l’honorable M. de Parieu. Cette commission décida que, pour arriver à l’unité monétaire, qui paraissait alors le grand desideratum, il y avait lieu d’abord de supprimer le double étalon, qui existait encore dans beaucoup de pays, et d’adopter partout l’étalon d’or. Ces conclusions furent confirmées par un nouvel examen de la question en 1860. Enfin en 1870 une grande enquête fut ouverte, on entendit tous ceux qui avaient un avis à exprimer, on fit venir de l’étranger les hommes les plus éclairés sur la matière. La décision fut encore la même, c’est-à-dire qu’il y avait lieu de démonétiser l’argent et de passer à l’étalon unique d’or ; on ne fut un peu divisé que sur la question du type qui serait adopté pour la monnaie internationale, — car on s’occupait alors de monnaie internationale, — les uns se prononçant pour la pièce de 25 francs, d’autres pour le système français purement et simplement, à cause de la grande notoriété dont il jouit et de la parfaite décimalisé qui en est le caractère essentiel.