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LES
MISSIONS EXTÉRIEURES
DE LA MARINE

III.

LA STATION DU LEVANT[1].


X

LA BATAILLE DE NAVARIN.

I.

Le traité signé à Londres le 6 juillet 1827 remettait aux mains de trois grandes puissances la cause et les intérêts de la liberté hellénique. À cette date, l’histoire de l’insurrection de 1821 peut être considérée comme terminée. C’est entre les gouvernemens protecteurs de la Grèce et la Porte-Ottomane que le débat existe désormais. Nos capitaines n’ont eu jusqu’ici qu’une mission d’humanité à remplir ; depuis le commencement des troubles, leurs navires ont servi de refuge à plus de 7,000 Grecs. Un rôle plus actif va commencer pour eux. Tout fait présager que la campagne de 1827 ne pourra se clore qu’au bruit du canon. Chaque jour en effet apparaît plus évidente l’impuissance de la diplomatie privée du recours aux mesures coercitives. Les démarches des ambassadeurs de France, d’Angleterre et de Russie sont restées sans résultat. Le 16 août, une note collective est portée au reis-effendi. Ce haut fonctionnaire refuse de l’accepter. Les drogmans sont contraints de la laisser non décachetée sur son sofa. Le 31 août, une seconde note annonce

  1. Voyez la Revue du 15 juin, du 1er août, du 15 septembre et du 15 octobre.